mercredi 13 novembre 2013

Vous avez dit "Bizarre" ?


Ne vous est-il jamais arrivé de vous retrouver dans une grande salle comblée par le bruit ?

Fermez les yeux.Imaginez-vous être dans une salle blanche avec des bouches accrochées.
Des rondes, pulpeuses, fines, des sèches, humides, craquelées, gercées, ensanglantées, dégoulinantes de salives, de biscuits secs, de bave.
 Et puis imaginez des voix : dures, autoritaires, sanglotantes, fines, fluettes, sombres et graves, innocentes, ponctuées, monocordes, des murmures, des cris, des soupirs, des râles, des raclements de gorge.
Et puis des cris ; stridents, rauque, d'agonie, de tristesse, de colère, de rage; de bonheur, de soulagement, d’inquiétude, de douleur, des cris de petites souris.
Et puis des petits bruits ; des pas, des pas de souris, des pas de géants, des pas sourds, appuyés, des pas discret déplaçant la poussière, des pas glissant, des pas dansant, des pas sautés, chat perché, touché !
Et des mains ; des mains qui claquent d'autres mains, des mains qui claquent d'autres joues, d'autres fesses. Des mains qui apaisent d'autres visages, des mains qui soignent, qui rassurent, fissurent, éclatent, brûlent, grattent. Des mains douces, travaillées, rugueuses, grasses, écorchées et pâles.
Et au milieu de tout ça, imaginez vous.
 Au milieu de cette pièce blanche.
Puis imaginez ces bouches s'agiter de haut en bas, de gauche à droite, en diagonales, tiraillées par les sons qui les déforment, déformées par les sons qui les tiraillent. Elles s'agitent, s'agitent, se meuvent, se tordent s'assoupissent, se déforment, grandissent, rapetissent et soudain !
 Rien. Le néant. Plus rien.

Réveillez-vous.
Regardez à coté de vous. Un petit garçon blond avec de grand yeux bleus vous regarde. Il se demande sans doute pourquoi vous êtes restés les yeux fermés durant tout ce temps.
Vous lui rendez un sourire amical, il rougit et s'en va.


N.B.
<3

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Laissez vos marques.